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La pierre a-t-elle pu servir d'autel aux druides ? Elle est orientée sud-ouest/nord-est et mesure 15,50 m par 6,30 m. Sa hauteur est d'environ 5 m. Elle a dû être exploitée autrefois, surtout du côté du couchant où les faces à pic témoignent des sections qui y ont été opérées.
C'est pour éviter une exploitation toujours possible que le pasteur Félix Bungener, de Mies, en fit don en 1876 à la Société des Sciences Naturelles, comme l'inscription figurant sur la paroi sud de la pierre en témoigne.
1295 Mies Ciel, ma commune !
Au bout de la route des Pénys..., un nom qui suscite les remarques grivoises.
Celui qui traverse le village de Mies tombe à sa sortie ouest sur un drôle de caillou en plein champ. C'est la pierre à Pény, un bloc erratique entouré d'arbres qui marque la frontière avec le canton de Genève. Car on est ici dans la commune la plus à l'ouest du Pays de Vaud. «Je la vois aujourd'hui comme une banlieue résidentielle, très cosmopolite», lâche Yves Luginbühl, propriétaire du domaine de Veytay, l'une des plus grandes terres agricoles du canton, avec ses 120 hectares de champs et de forêts. S'il y cultive encore de l'avoine ou de l'orge, ce n'est plus pour la production, mais pour les chevaux qu'il héberge dans le cadre du Polo Club qu'il a fondé en 1989, le seul de Suisse romande. L'agriculteur, suivantsa passion pour ce sport équestre, s'est en effet reconverti en gentleman-farmer. Les compétitions qu'il organise, notamment le Geneva Polo Masters, draine au bord de ses terrains un public huppé, mais l'homme est resté simple, soucieux de sauvegarder le patrimoine familial, plutôt nostalgique des temps anciens.
Agents privés
Les autres paysans du village ont peu à peu abandonné l'agriculture, cédant leurs terres à la construction immobilière. Mais le village est toujours aussi vert, de ce vert jalonné de haies de thuyas protégeant des villas sous haute protection d'agents privés faisant office
de police communale, et de cèdres du Liban ornant les parcs des grandes propriétés. Car dans ce coin de Terre-Sainte, nombre de gens aisés, et notamment des Genevois et des fonctionnaires internationaux, ont trouvé un petit paradis. Fiscal pour une part puisque cette commune connaissait, il y a peu encore, un taux d'imposition d'une quarantaine de centimes, mais qui vient de doubler. Sur cette pente dorée, jalonnée par la route Suisse et la voie CFF, ses habitants cherchent avant tout la tranquillité, le confort et la discrétion.
C'est au bas du village, le long de la route du lac, que la commune a relégué sa zone artisanale et administrative et où poussent, dans un triangle aboutissant à un gigantesque giratoire, des immeubles locatifs.
Vaudois et cosmopolite
«Avec tous ces nouveaux habitants, l'esprit villageois a disparu, tout est plus anonyme», regrette une habitante du vieux bourg. Mais à l'épicerie «Chez Dom», la seule du village, des clients de tous âges papotent joyeusement. La jeune patronne, Dominique Bochatay
Vert, s'active entre les cageots de légumes: «J'ai une clientèle très variée, des vieux habitants comme cette jeune maman qui vient de s'installer dans les nouveaux quartiers du bord du lac, qui monte chaque jour s'approvisionner chez moi». Pour John Schneiter,
patron de l'hôtel-restaurant La Couronne, accessoirement la plus vieille maison de la commune, les personnes âgées ont encore tout sous la main à Mies. Outre l'épicerie avec dépôt de pain, il y a deux tea-rooms, deux salons de coiffure, et même une pharmacie.
S'il n'y a jamais eu d'église, il y a une banque, encore une poste et un dentiste. Même l'ancien et charmant petit Café de la Violette, longtemps fermé, vient de rouvrir.
Si nombre d'habitants sont venus de Genève ou parlent anglais, dans le seul quartier des Hutins, on ne compte pas moins de trente nationalités différentes, ceux qui ont fait leur école au village, se sentent malgré tout bien Vaudois. «Même si les Myarolans ont toujours eu un peu le «cul entre deux chaises», s'amuse Yves Luginbühl.Aujourd'hui, le village entretient une relation conflictuelle avec son bord du lac. Alors que la population a refusé de financer un port intercommunal avec Tannay, une association
rêve de rendre les rives au public. Mais le barrage des propriétés privées reste pour l'instant inviolable. Même le plus beau bijou, le domaine des Crénées, aux mains d'une société immobilière, interdit toute balade au bord du Léman. Il abrite pourtant, avec 16
000 m2 de réserve naturelle, l'une des dernières roselières du bassin lémanique.
A l'origine du nom
L'origine du nom Mies - écrit Miez au moyen-âge - reste mystérieux. Vers 1900, un auteur y voyait une variante du mas provençal, mais la voyelle A se serait maintenue dans nos patois. Un autre a cru y reconnaître l'adjectif mi (comme dans à mi-chemin), vu la
situation à équidistance entre Nyon et Genève. Mais les toponymes relèvent rarement de la géométrie. Les spécialistes contemporains concluent à l'absence d'explication sûre, mais suggèrent le mot latin meta, qui désignait une meule de foin et par extension une petite butte conique. Dans ce cas, Mies serait synonyme de la ville de Meda près de Milan.