Joyeux abrégé de calamités surmontables.
50 ans. T’as le corps en disgrâce, mais pas grave, plus personne n’en attend rien. Quant à l’esprit, il pense moins fort – quelle délivrance ! Tes rêves ? Pas le temps, le petit a la scarlatine. Enfin, les deuils s’enchaînent : les certitudes, le ventre plat, la gloire, le deltaplane, l’espoir… Aujourd’hui, plus rien n’est vraiment fait pour toi, mais tant mieux ! Si l’époque ne te considère plus, on dirait que tu le lui rends bien… Allez. Va te balader en forêt, finis Guerre et Paix, berce tes enfants. Et puis surtout, souris, bon sang ! T’as le bel âge.
Après dix ans d’absence, Recrosio fait son retour sur scène avec un nouveau solo existentiel. Désormais heureux (mais le bonheur, c’est un mauvais sujet), il retraverse avec nous les plus grands
malheurs de sa vie. Du petit bout de peau coincé dans la fermeture éclair de son jeans jusqu’aux sandales rouges de son petit dernier, en passant par sa puberté débordante et ses opinions politiques suivant sa courbe capillaire, Recrosio se livre sans pudeur. Avec une franche autodérision et un humour redoutable. Un moment tendre et cruel. Comme chaque jour qui passe.
« Bilan aussi drôle que pertinent d’un demi-siècle sur cette terre, Durer, choisir et chanter des berceuses est un spectacle qui allie avec brio humour et tendresse, lucidité et fatalisme, et qui évite habilement le piège du déballage trop personnel pour au contraire toucher à l’universel. »
Vigousse